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Mokyr montre le rejet progressif de l’idée de Tradition dans le débat d’idées de l’époque moderne. Une communauté européenne de savants se crée, liés par des normes communes, et par un idéal d’utilité du savoir. Enfin, il explique le blocage chinois par les conséquences néfastes de l’institution mandarinale.
- Joel Mokyr s’interroge sur les raisons du décollage économique occidental aux XVIIIè-XIXè siècles. Les explications convoquées ont été diverses : découverte de l’Amérique, changement des mentalités, nouvelles institutions, refroidissement climatique.
- Mokyr s’intéresse aux changements culturels intervenus dans la petite communauté des savants à l’époque moderne, soit dans la période allant de 1500 à 1800.
- Les idées suivent un modèle évolutionnaire, mêlant déterminisme et aléatoire. Leur transmission est affectée par un certain nombre de biais, dont le biais de tradition. Celui-ci s’affaiblit à l’époque moderne.
- Grâce à des entrepreneurs culturels, introducteurs de nouvelles idées, la notion de savoir évolue vers un idéal d’utilité, de contestabilité et de quantifiabilité.
- Les forces hostiles progrès scientifique, politiques et religieuses, sont très fragmentées en Europe. À l’inverse, la communauté scientifique, grâce aux progrès des réseaux de communication et au latin, connaît une unification relative.
- Si la Chine ne connaît pas de croissance “à l’européenne”, malgré son avancement technique, c’est en raison de la soumission de ses élites scientifiques au pouvoir politique, mais aussi d’une conception du savoir incompatible avec de quelconques applications économiques.