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Pourquoi l’économie, sa recherche, quel rôle de l’économiste dans la société ? – Conversation avec Isabelle Méjean

Professeure à l’Ecole Polytechnique, Isabelle Méjean a reçu le Prix du meilleur jeune économiste 2020, décerné par le journal Le Monde et le Cercle des Economistes. Dans cette interview bonus, nous discutons du rôle de l’économiste et de la recherche économique au sein de la société.

parPierre Rousseaux
22 février 2021
dans Les débats de la recherche éco
5 minutes de lecture
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Pourquoi l’économie, sa recherche, quel rôle de l’économiste dans la société ? – Conversation avec Isabelle Méjean

Interview réalisée par Pierre Rousseaux.


Professeure à l’Ecole Polytechnique, Isabelle Méjean a reçu le Prix de la meilleure jeune économiste 2020, décerné par le journal Le Monde et le Cercle des Economistes. Dans cette interview, nous discutons du rôle de l’économiste et de la recherche économique au sein de la société.

Retrouvez l’interview principale d’Oeconomicus avec Isabelle Méjean

PIERRE ROUSSEAUX – Comment et pourquoi êtes-vous devenue économiste ?

ISABELLE MEJEAN – J’ai commencé l’économie par hasard, sans trop connaître car j’avais en tête de faire des maths appliquées aux sciences sociales. J’ai hésité entre économie et maths, et je ne sais pas pourquoi, je suis finalement allée en économie. Puis après, ça s’est fait progressivement. L’envie de faire une thèse vient souvent avec une envie d’apprendre, de continuer à étudier. J’ai fait du commerce international peut-être un peu moins par hasard. C’est un sujet assez central dans les débats quand j’ai commencé ma thèse, dans les années 2000. On rentrait dans l’Euro et la Chine entrait dans l’OMC. On ne se rendait pas encore complètement compte de ce que ça allait être mais il y avait beaucoup de bouleversements dans le système international qui rendaient le commerce et la macroéconomie internationale intéressants. C’est une discipline où il y a une interaction constante entre la théorie et les données. C’était quelque chose de très important pour moi et c’est vraiment pour ça que je fais de l’économie. Je n’aurais pas pu faire quelque chose qui était purement empirique ou purement théorique. L’économie internationale m’a permis de relier les deux. À l’époque où je commençais ma thèse, on commençait à utiliser des données de firmes donc c’était un champ empirique riche, avec de nombreuses questions économétriques et pleins de nouveaux sujets de recherche.

À vos yeux, qu’est-ce qu’être chercheur en économie ? Qu’est-ce qui a changé dans la recherche économique ces dernières années ?

La place de la donnée est aujourd’hui centrale. Ce n’est évidemment pas complètement nouveau et quand j’ai commencé ma thèse au CREST [Centre de Recherche en Économie et en Statistique] en 2003, c’était déjà un endroit où on faisait beaucoup de travail empirique. De mon point de vue, ce qui change beaucoup les choses c’est de travailler sur des données microéconomiques. Des données de firmes, des données individuelles. La macroéconomie par exemple était quand même un champ où l’empirique était moyennement enthousiasmant, avec des évidences empiriques basées sur des times series avec souvent peu de points. Le fait d’avoir accès à des données microéconomiques ça permet d’identifier beaucoup plus de choses, d’estimer avec précision des élasticités qui sont centrales dans les modèles macroéconomiques.

Quel serait à vos yeux la mission de l’économiste dans la société ?

Tout le monde a une idée sur les questions d’économie. Ce qu’on essaye de faire quand on participe au débat public c’est de montrer que souvent les questions qui semblent très évidentes appellent des réponses qui sont finalement complexes et nuancées. Il y a beaucoup de choses qu’on pense et qui ne sont pas intuitives, donc l’économiste, mais c’est sans doute vrai du chercheur en général, doit vraiment essayer de questionner ce que l’on pensait acquis. La démarche économique a un caractère scientifique, elle se fonde sur une certaine forme de pensée spécifique, basée sur les questions de marché, ou d’incitations économiques. Elle réfléchit l’action publique comme une manière de corriger des inefficacités. Cette manière de penser sans doute assez formatée et également très structurante. Elle permet facilement d’aborder des questions en décomposant finement la réponse, en regardant les actions individuelles, en regardant comment les actions individuelles s’agrègent, comment les individus interagissent entre autres. Donc cette espèce de carcan théorique qu’on reproche souvent aux économistes, je trouve que c’est une manière de penser qui met beaucoup de rationalité dans des questions auxquelles il est très compliqué de répondre.

Parler de grandes questions en allant en profondeur dans les comportements individuels puis agréger ?

Exactement. Dans mes travaux de recherche, je pars de choses au niveau microéconomique et puis je m’interroge sur l’agrégation qui souvent n’est pas simple. Par exemple, je montre comment l’analyse basée sur des données agrégées peut condurie à mal estimer certains paramètres, à mal comprendre certaines interactions. Autrement dit : qu’est-ce qu’on rate quand on regarde trop au niveau macroéconomique ? Quelles sont les interactions qu’on néglige et qui peuvent être importantes dans l’agrégé ? Est-ce que ces interactions ou évidences-là peuvent nous dire quelque chose sur le fonctionnement de l’économie ?

Une autre chose que l’économiste apporte dans les débats, les médias, c’est la connaissance des données statistiques. On a une culture des données. On répond souvent à une question en expliquant ce que les données suggèrent sur le sujet. Quand on me pose une question sur le commerce international, je vais déjà dire ce qu’on sait, qui sont les entreprises qui participent au commerce international, qui sont les gagnants / les perdants de la mondialisation, ou sont les disfonctionnements. Ensuite, on me pose la question de la manière de résoudre ces disfonctionnements et je suis forcément moins affirmative. Je peux expliquer ce qu’on sait d’expériences de politiques économiques qui ont bien marché ou moins bien marché, ce que les évaluations suggèrent. Mais dans de nombreux cas, ça ne permet pas de répondre complètement à la question car dans l’action publique, il y a des décisions qui relèvent des préférences politiques et il y a aussi une grande part d’incertitude. Très souvent, on ne sait pas ce qui va « marcher ». C’est d’ailleurs ce qui est très intéressant à mon sens. On n’a pas de certitudes, on doit se remettre sans arrêt en question.

Cette culture statistique vient apporter une certaine vérité et vient peut-être appuyer concrètement des conceptions (trop) théoriques?

C’est effectivement une « certaine » vérité. Il n’y a pas qu’une manière de présenter des données statistiques et on peut toujours apprécier différemment une question en regardant les mêmes données de manière différente. Mais c’est sûr que l’analyse statistique a un caractère plus facilement vérifiable que des raisonnements théoriques qui se basent nécessairement sur un ensemble d’hypothèses qu’on ne va pas systématiquement expliciter.

Sujets InterviewIsabelle Méjean
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Pierre Rousseaux

Pierre Rousseaux

Président cofondateur et rédacteur en chef d'Oeconomicus; Doctorant au CREST (École Polytechnique, ENSAE) et économiste à l'Institut des Politiques Publiques (IPP)

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