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Économie du développement et démographie : les cas extrêmes de l’Afrique et de la Chine – Conversation avec Pauline Rossi, nominée au prix du Meilleur Jeune Économiste français 2023.

parPierre Rousseaux
4 octobre 2023
dans Interviews, Monde
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Économie du développement et démographie : les cas extrêmes de l’Afrique et de la Chine – Conversation avec Pauline Rossi, nominée au prix du Meilleur Jeune Économiste français 2023.

© Les rencontres économiques

AUTEUR            Pierre Rousseaux
FORMAT            Interviews
DATE                  4 octobre 2023
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Professeure à l’Ecole Polytechnique, Pauline Rossi a été nominée au Prix du Meilleur Jeune Economiste français 2023, décerné par le journal Le Monde et le Cercle des Economistes. Dans cette conversation, nous discutons de ses travaux sur la transition démographique africaine et le cas inverse de la démographie chinoise. Les résultats de ses recherches théoriques, appliquées, et de terrains (1), permettent notamment d’éclaircir et de changer la cible des politiques publiques africaines actuelles en matière de démographie.
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Pierre Rousseaux – Pourquoi avez-vous souhaité étudier l’économie du développement et en particulier la démographie et la famille ? 
PAULINE ROSSI – La question de la démographie est cruciale, car elle influe sur le plan macroéconomique, tels que la croissance démographique, la structure par âge, et bien d’autres variables. Elles ont un impact significatif sur la croissance économique, la fiabilité des systèmes de protection sociale, ou la pérennité des régimes politiques, mais sont également très personnelles. Le choix de se marier, d’avoir des enfants ou non, sont des décisions qui peuvent être étudiées à l’échelle individuelle, en se penchant sur la façon dont les individus prennent ces décisions qui ont des conséquences considérables. Si l’on examine l’histoire, on trouve de nombreux exemples de gouvernements qui cherchent à influencer ces variables, car elles revêtent une importance cruciale. Cependant, ils n’y parviennent souvent pas, ou bien ils mettent en place des politiques répressives qui limitent les droits individuels, notamment des femmes. Cette tension entre les deux plans a toujours suscité mon intérêt.
J’ai récemment commencé à étudier la Chine, qui représente l’un des pôles extrêmes de la démographie. En Afrique, la croissance démographique est beaucoup plus élevée que dans d’autres régions, avec des prédictions estimant une population à 3 ou 4 milliards de personnes d’ici 2100, par rapport à 1 milliard en 2000. En revanche, en Chine, la population commence à diminuer malgré l’abandon de la politique de l’enfant unique, qui ne s’est traduit par aucun changement significatif. Les projections indiquent même que la population pourrait être réduite de moitié d’ici la fin du siècle, soit une diminution d’environ 700 millions de personnes. L’étude de ces deux régions est importante en raison de leur poids démographique et des défis majeurs qu’elles représentent pour la planète. En Europe occidentale, la situation est plus stable par rapport à ces deux régions.
En étudiant ces deux cas extrêmes, vous pouvez ainsi obtenir une vision plus précise de l’ensemble des politiques à mettre en place ou éviter, sachant qu’un pays qui se trouve entre ces extrêmes tendra naturellement vers l’un ou l’autre.
En effet, lorsque les Chinois ont été confrontés à des problèmes de famine à la fin des années 50, les dirigeants ont réalisé qu’ils ne pourraient pas nourrir une population qui doublerait tous les 25 ans, et ont adopté des mesures drastiques. Tout d’abord, ils ont mis en place un quota de deux enfants par femme, puis ont adopté la politique de l’enfant unique en 1979. Quarante ans plus tard, on constate que cela a résolu un problème à court terme, mais en a créé un autre qui est peut-être plus grave à moyen terme. En effet, une croissance démographique trop rapide par rapport à la croissance économique et aux ressources naturelles peut conduire à un appauvrissement et à des conflits liés à la pénurie des ressources. Mais dès que le nombre d’enfants par femme passe en dessous du seuil de renouvellement des generations (2.1), l’accroissement naturel de la population devient negatif et de nouveaux desequilibres émergent. Une approche autoritaire des politiques de population restreint donc les libertés individuelles sans garantir un équilibre favorable à long-terme.
L’un des résultats majeurs de vos recherches sur la démographie africaine souligne que les politiques axées sur le contrôle des grossesses n’ont pas d’impact sur la transition démographique, alors qu’assurer la sécurité financière des femmes est un facteur de transition démographique.
Les politiques familiales en Afrique sont fortement axées sur l’accès à la contraception, avec l’hypothèse que certaines naissances ne sont pas désirées et que si les femmes avaient accès à la contraception, elles auraient moins d’enfants. Cette hypothèse est largement intériorisée par de nombreux acteurs du développement, sans être réellement remise en question. Cependant, lorsque l’on examine la littérature scientifique, il y a peu de preuves démontrant un effet significatif de l’accès à la contraception sur la fécondité. Nous avons réalisé une étude contrôlée randomisée (RCT) au Burkina Faso où pendant trois ans, nous avons fourni gratuitement des contraceptifs aux femmes dans les centres de santé locaux et cela n’a eu aucun effet significatif sur la fécondité trois ans plus tard. En prenant en compte l’incertitude inherente aux etudes statistiques, nous pouvons conclure que le taux de natalite baisse au maximum de 5%, ce qui représente une moyenne de 5.7 enfants par femme au lieu de 6 a l’heure actuelle, soit un impact faible. La plupart des RCT se concentrent sur l’augmentation de l’utilisation de la contraception lorsqu’elle est rendue accessible, mais ne mesurent pas réellement l’impact sur le nombre total d’enfants. 
Les économistes partent du principe que les individus ont de bonnes raisons de faire ce qu’ils font, qu’ils évaluent les coûts et les bénéfices, puis prennent les meilleures décisions pour eux-mêmes. Les coûts peuvent inclure des aspects sociaux, comme la volonté de ne pas se démarquer des autres. Il y a donc une dimension de coûts et de bénéfices, qui ne se limite pas seulement aux aspects financiers. Dans nos travaux, nous partons des préférences exprimées par les femmes: dans de nombreux pays africains, elles disent vouloir en moyenne cinq à six enfants. Nous essayons ensuite de comprendre pourquoi elles souhaitent avoir cinq à six enfants. Cela nous conduit à revisiter des idées assez anciennes, qui mettent en évidence le besoin d’une assurance familiale dans les sociétés où il n’y a pas de protection sociale, et où la famille est le seul soutien en cas de maladie, de vieillesse, etc. De plus, la littérature évoque la nécessité d’avoir des enfants pour travailler dans les champs ou pour assurer les tâches domestiques qui ne sont pas automatisées comme dans les pays riches. Pour l’instant, je me suis principalement intéressée à la dimension assurantielle et j’ai réalisé plusieurs études sur les situations où les individus ont peu d’assurance formelle et où ils ont davantage d’enfants. Par exemple, j’ai étudié l’extension du système de retraite en Namibie, qui a permis de réduire la fécondité d’environ un enfant par femme, une baisse bien plus significative que la baisse de 5% précédemment evoquee.
Lorsque vous parlez d’assurance, il s’agit en réalité d’une assurance physique, où les enfants peuvent apporter une aide dans les tâches quotidiennes, et aussi financière, car ils peuvent contribuer financièrement au soutien de la mère. Mais il y a un autre aspect : la polygamie, que vous mentionnez dans l’un de vos articles. L’enfant devient une réponse stratégique aux autres épouses, c’est un résultat important qui montre que la polygamie a tendance à augmenter la fécondité et ainsi entraver la transition démographique.
En effet, j’ai étudié plus en détail des situations de polygamie ou de remariage, où les femmes se retrouvent en concurrence, et où leurs enfants ne sont pas les seuls à pouvoir bénéficier des ressources et des biens du père. Dans de telles circonstances, il y a une incitation à avoir davantage d’enfants afin de renforcer sa position et sa sécurité financière. Ce sont des stratégies utilisées par les femmes depuis longtemps pour accéder aux ressources contrôlées par les hommes, comme on peut le lire, dans un tout autre contexte, dans les lettres de l’aristocratie européenne du 17e siècle par exemple. 
Ce résultat est toutefois plus complexe et peut paraître, à première vue, contradictoire. De nombreux démographes ont en effet observé que la corrélation entre polygamie et fécondité est négative. Une femme dans une union polygame a en moyenne moins d’enfants qu’une femme dans une union monogame. Cela s’explique par deux raisons: d’abord, la sélection des femmes infertiles dans les unions polygames (un homme prendra une deuxieme epouse si la premiere ne peut pas avoir d’enfant); ensuite, les couples ne se voient que la moitié du temps dans une union polygame, ce qui réduit mécaniquement le risque de grossesse. Cependant, la littérature sociologique évoque les conflits et les stratégies liés à la polygamie, notamment le fait que si une autre épouse a un garçon, il est absolument nécessaire de faire de même. En comprenant ces deux aspects, on pourrait penser qu’ils se contredisent. Mon idée dans cet article était donc d’utiliser d’autres outils méthodologiques pour étudier de manière causale ce qu’il se passe lorsqu’une deuxième épouse entre dans le ménage. J’ai ainsi constaté qu’en moyenne, la fécondité de la première épouse diminue, ce qui confirme les résultats des démographes. Cependant, cette baisse varie selon l’âge de l’autre épouse. Ainsi, si cette dernière est plus âgée et a déjà des enfants issus d’un précédent mariage, la fécondité de la première épouse diminue considérablement. En revanche, si cette nouvelle épouse est jeune, sans enfant, et manifestement désireuse d’avoir cinq ou six enfants avec ce mari, alors la fécondité de la première épouse augmente. Les sociologues s’intéressent davantage à l’effet relatif en fonction du type de rivale, tandis que les démographes s’intéressent plutôt à l’effet moyen.
Vos recherches transmettent un véritable message féministe visant à inciter et développer la sécurité financière, sociale, et l’inclusion des femmes dans les marchés du travail des pays en développement ? À l’image des années 60 en Europe, où les femmes n’étaient pas incluses dans le marché du travail, et ne bénéficiaient pas de droits individuels égaux à ceux des hommes. 
En Afrique de l’Ouest, les femmes travaillent énormément, le problème réside donc davantage dans le fait qu’elles n’ont pas de moyen de stocker leur richesse. Tant qu’elles peuvent travailler, elles ont leur propre source de revenus, bien que cela se fasse souvent dans le secteur informel (agriculture, vente de produits en ville), mais dès qu’elles rencontrent des problèmes de santé ou qu’elles vieillissent, c’est là que le problème se pose. Même si elles ont accumulé des revenus pendant leur vie active, elles n’ont nulle part où stocker leurs richesses. L’épargne formelle est très limitée. En général, l’argent est conservé à domicile, mais il n’est pas toujours en sécurité, votre mari peut le prendre. De plus, il est très difficile de devenir propriétaire de sa maison, les droits de propriété pour les femmes étant très limités. Travailler est une bonne chose, mais si vous souhaitez placer votre argent, cela devient compliqué. Les fruits de votre travail ne vous reviennent pas nécessairement, car ils peuvent être confisqués par des personnes ayant un meilleur accès aux ressources et aux biens. C’est vraiment là que se situe la clé de la situation. 
Quelles politiques mettre en place pour contrecarrer ces obstacles à la sécurité sociale et financière des femmes, et donc permettre une transition démographique ? Quels sont les véritables freins à la mise en œuvre de ces politiques ? 
Cela relève davantage des politiques de développement économique, car favoriser l’épargne ne vise pas seulement à influencer la fécondité, mais aussi à stimuler l’investissement. Par ailleurs, mettre en place un système de retraite est essentiel pour lutter contre la pauvreté des personnes âgées et les inégalités. Ces politiques sont recommandées par de nombreux experts pour de nombreuses raisons, mais cela coûte cher, et il faut avoir des contribuables qui paient pour soutenir ceux qui ne peuvent pas le faire. Dans la plupart des pays africains, le secteur informel de l’économie est énorme, ce qui signifie qu’il y a peu de richesses à taxer. Nous retombons donc sur des questions de développement plus générales et sur la raison pour laquelle certains pays sont plus pauvres que d’autres. 
Des politiques dans ce sens sont-elles déjà en train d’être mises en place ? Y a-t-il des discussions avec des acteurs internationaux ou locaux ? 
Cela prendra du temps, pour plusieurs raisons. D’une part, cela signifie changer les stratégies de nombreuses institutions internationales qui focalisent depuis longtemps leurs actions sur la contraception. J’ai présenté mes travaux à la Banque mondiale et au Bureau international du travail (BIT). Mes résultats ont été repris dans le dernier rapport du BIT pour démontrer que les systèmes de retraite ont des effets au-delà de la pauvreté des personnes âgées. D’autre part, les résultats sont encore récents et restreints à certaines régions et non généralisés. Il faut donc que ces connaissances soient corroborées par d’autres pour qu’un consensus se forme au sein de la communauté scientifique, et que les décideurs politiques s’approprient ces résultats. 
Vous avez expliqué le cas africain, pourriez-vous préciser la spécificité de la Chine, ainsi que vos recherches sur ce pays ?
En Chine, des politiques très restrictives ont conduit à un taux de fécondité d’environ un enfant par femme. Dans l’esprit des dirigeants, il y avait cette idée que la levée de ces politiques restrictives pourrait entraîner une hausse des taux de fécondité, peut-être jusqu’à deux. Cependant, ce n’est pas ce qui s’est produit. En 2016, la politique de l’enfant unique a été abolie, et l’année dernière, le gouvernement a même autorisé les familles à avoir jusqu’à trois enfants. Malgré cela, les taux de fécondité continuent de diminuer d’année en année. 2022 est l’une des premières années depuis la grande famine où il y a eu plus de décès que de naissances. La Chine étant un pays assez fermé à l’immigration, cela entraîne une diminution de sa population. Cette trajectoire n’est pas totalement inédite, car le Japon et la Corée du Sud connaissent des situations similaires avec des taux de fécondité entre 1 et 1.3 enfant par femme, et avec très peu d’immigration. 
La différence pour la Chine est qu’elle n’est pas encore aussi prospère que le Japon ou la Corée du Sud. Une grande partie de la population chinoise n’est donc pas si éloignée du seuil de pauvreté. Une population qui vieillit et une population active de plus en plus réduite par rapport au nombre d’inactifs entraînent globalement un appauvrissement par habitant. C’est déjà un problème pour le Japon et la Corée du Sud, mais cela pourrait être encore plus problématique pour la Chine en raison de son niveau de richesse relativement plus faible. Alors que les autres pays pourraient se permettre de réduire légèrement leur niveau de vie sans conséquences graves car ils sont déjà très éloignés de la pauvreté, la Chine est plus proche de ce seuil. Ainsi, une grande partie des progrès réalisés au cours des vingt dernières années pourrait être perdue. La croissance économique chinoise reposait en partie sur une main-d’œuvre nombreuse provenant des zones rurales et travaillant pour des salaires très bas notamment en raison de leur absence de statut officiel en ville. Lorsque ce vivier se tarira, la croissance économique pourrait être affectée, avec des répercussions potentielles sur un contrat social basé sur l’amélioration progressive des conditions de vie.
La politique de l’enfant unique a donc bloqué le pays dans une trappe à taux de fécondité très faible, avec un enracinement très fort de cette politique devenue norme ? 
Avec ma co-auteure chinoise Yun Xiao, nous avons étudié comment la transition s’est produite, notamment dans les années 70, lorsque le système de quotas pour deux enfants a été mis en place. Certains groupes, notamment des minorités ethniques, étaient exemptés de cette politique, et nous souhaitions voir si ces groupes avaient réduit leur fécondité, même s’ils n’étaient pas obligés de le faire. Nous avons effectivement constaté qu’il existait une dynamique d’imitation, notamment pour les groupes culturellement proches de la majorité ethnique Han et pour ceux en concurrence avec cette majorité pour des postes qualifiés.
Cette constatation est intéressante car elle permet de comprendre pourquoi, lorsque les quotas sont levés, les gens ne modifient pas leur comportement: un nouvel équilibre s’est mis en place. Si tout le monde fait la même chose, et qu’un groupe bouge sous l’effet d’une contrainte, les autres imitent. Mais une fois la contrainte levée, personne ne bouge, car un nouvel équilibre s’est formé. Ainsi, nous observons à la fois des phénomènes d’imitation des normes sociales, où les gens ont désormais un enfant parce que tout le monde en a un. Ensuite, il y a également la dimension de la compétition, qui se manifeste notamment par les dépenses liées à l’éducation. Les gens affirment ne pas avoir les moyens d’avoir un deuxième enfant en raison des dépenses engagées par enfant. Ces dépenses sont élevées parce que tout le monde dépense autant par enfant, et vous ne pouvez pas être le seul à ne pas inscrire votre enfant à des cours du soir ou à des activités parascolaires pour qu’il puisse apprendre les mathématiques de l’année suivante. Il y a donc une course en avant entre les familles. 
À un moment donné, le gouvernement chinois a tenté d’intervenir en interdisant les cours particuliers, afin de signifier aux parents qu’il était interdit de dépenser de l’argent pour que leur enfant se distingue à l’école, mais cette mesure était difficilement applicable. Ainsi, il y a une sorte de cercle vicieux, une fuite en avant, où vous ne voulez pas que votre enfant soit le dernier. Avant, si vous aviez 5 enfants, vous pouviez vous en remettre à la chance, car l’un d’entre eux aurait sûrement réussi et vous aurait soutenu. Mais à partir du moment où vous avez le droit de n’avoir plus qu’un enfant, il faut qu’il réussisse. Donc vous mettez une énorme pression sur votre enfant unique parce qu’il est le seul. Et dès lors que les gens adoptent cette mentalité, il est difficile d’être la seule famille qui va à l’encontre de cette logique.
C’est ce qui distingue les pays comme le Japon, la Corée et la Chine des pays européens, où la concurrence est beaucoup moins forte, notamment dans le système éducatif. D’autres recherches ont montré que ce qui compte, en réalité, c’est le niveau d’inégalité dans la société à l’âge adulte. Dans les pays européens, où la distribution des revenus est relativement concentrée et les filets de sécurité sociaux existent, il n’est pas dramatique de rater sa scolarité. En revanche, dans les pays asiatiques où les inégalités sont fortes à l’âge adulte, et notamment pour les hommes, où le fait de posséder son propre logement et d’être bien établi joue un rôle important dans la possibilité de se marier, il est vraiment crucial de se retrouver dans le haut de la distribution des revenus.
Lorsque le niveau d’instabilité de la Chine, dû aux sérieux problèmes évoqués, aura atteint un seuil où les valeurs et mentalités ne peuvent plus être similaires, ne pourrait-elle pas converger de nouveau vers un équilibre plus stable, en retrouvant une fécondité plus élevée ? 
Il n’existe aucun exemple historique permettant de confirmer cette hypothèse car aucune société n’a atteint ce point de rupture. La Chine se trouve dans une situation historique unique, donc très complexe à projeter. Contrairement à l’Afrique pour laquelle on peut essayer d’examiner des cas spécifiques, comme celui de la Namibie et la mise en place de son système de retraite, ou certains pays ayant réalisé en partie leur transition démographique.
(1) FR: Les travaux de Pauline Rossi ont été financés par l’Union européenne (ERC, P3OPLE, 101039252). Les points de vue et les opinions exprimés sont toutefois ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive du Conseil européen de la recherche. Ils ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive du Conseil européen de la recherche. Ni l’Union européenne ni l’autorité subventionnaire ne peuvent en être tenues pour responsables.
ENG: Funded by the European Union (ERC, P3OPLE, 101039252). Views and opinions expressed are however those of the author(s) only and do not necessarily reflect those of the European Union or the European Research Council Executive Agency. Neither the European Union nor the granting authority can be held responsible for them. 

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Pierre Rousseaux

Pierre Rousseaux

Président cofondateur et rédacteur en chef d'Oeconomicus; Doctorant au CREST (École Polytechnique, ENSAE) et économiste à l'Institut des Politiques Publiques (IPP)

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