Cette semaine nous traitons l’achat de 80 avions de combat rafale à la France et l’impact d’Omicron sur les marchés financiers. Bonne lecture !
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Les Emirats Arabes Unis achètent 80 avions de combat rafale à la France
Lors de sa tournée dans le golfe arabo-persique, de vendredi à dimanche, et à l’occasion du cinquantième anniversaire de la naissance des Émirats Arabes Unis, le locataire de l’Élysée est venu en invité de marque avec pour objectif de rétablir des liens quelque peu distendus. Ce rapprochement avec le Moyen-Orient, à l’heure où les États-Unis lui tournent peu à peu le dos pour s’orienter davantage vers la zone indopacifique, offre à la France l’opportunité d’accentuer son rôle dans la région et devenir un interlocuteur privilégié avec ses dirigeants. Paris entend conforter les liens avec les principaux fournisseurs énergétiques, ainsi que des clients en matière d’armement et de haute technologie, mais aussi d’importants acteurs de la coopération militaire et de la lutte contre le terrorisme. L’Arabie Saoudite est à cet effet le 1er client de la France en matière d’armement. Enfin, Emmanuel Macron entend faire de cette tournée diplomatique un moyen d’équilibrer les relations entre les trois grands pays du Golf.
Le premier arrêt du président français eut lieu vendredi, aux Émirats arabes unis (EAU), auprès du prince héritier d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed (MBZ). Cette première entrevue a pour objet la vente de 80 avions Rafales Dassault estimés à près de 16 milliards d’euros, concluant ainsi des négociations entamées en 2008. La signature de ce contrat s’inscrit dans une volonté de modernisme militaire assumée par les dirigeants Émiriens. De plus, cet accord répond aux intérêts des deux puissances économiques. Le soutien des EAU au Sahel, en Libye et au Liban est stratégique pour les troupes françaises sur place et pour son activité de renseignement. De son côté, les EAU tirent profit de l’influence française pour garantir la liberté de circulation maritime et la sécurité des infrastructures d’énergie dans le Golfe. Enfin, les EAU s’appuyent sur la France, poids lourd du monde diplomatique, pour faire entendre leur voix dans le jeu des relations internationales.
Puis, c’est au Qatar que le président Macron poursuit sa tournée, dans le cadre des négociations avec les Talibans et dans une démarche plus globale de la lutte contre le terrorisme. Enfin, sa venue très contestée en Arabie Saoudite, auprès de l’émir controversé Mohammed Ben Salmane (MBS), accusé d’avoir commandité l’assassinat en 2018 d’un opposant politique Jamal Khashoggi, est à son tour, guidée par la nécessité d’atténuer les vives tensions entre Beyrouth et les États du Golf, dans l’espoir que ces derniers apportent une aide financière humanitaire au Liban, meurtri par la crise. Emmanuel Macron est ainsi devenu le 1er chef d’État d’une grande puissance occidentale à renouer avec MBS.
Enfin cet accord économique d’envergure internationale est la partie largement émergée d’une relation multidimensionnelle. Les pays du Golfe constituent en effet un lieu d’action du soft power français. Si la signature du contrat de vente des 80 Rafales a fait couler beaucoup d’encre, l’influence française s’en va au-delà des secteurs stratégiques de la défense et de l’énergie. Le clan émirati s’intéresse, en effet, aussi aux énergies durables, à la santé ainsi qu’à l’éducation. L’étendard français est largement implanté dans les pays du Golf, à l’image de la Sorbonne Université ou encore du Louvre d’Abou-Dhabi. Dans le cadre des accords de défense signés par Paris et Abu Dhabi en 1995, la France dispose aussi d’une base aérienne militaire à Al-Dhafra.
Politique monétaire, marchés financiers
Omicron perturbe les marchés financiers
La récente propagation du variant dit B.1.1.529 de la Covid 19, plus connu sous le nom de variant Omicron a provoqué des excès de frayeurs sur les marchés financiers. L’annonce de sa découverte en Afrique du Sud et Botswana, mais aussi de sa diffusion à travers le monde a causé une grave chute des Bourses vendredi 26 novembre (la pire de l’année pour certaine, comme le CAC 40) : − 5,02 % pour le CAC40, − 4,15 % pour le DAX en Allemagne, − 3,64 % pour le FTSE 100 au Royaume-Uni. Mardi matin, la Bourse de Paris perdait encore 1,18% (après avoir malgré tout légèrement rebondi lundi) et l’EuroStoxx 50 rétrogradait de 1,67%. Cette chute et la peur des marchés s’entretiennent : l’indice boursier de la zone euro perd à nouveau 1,70% ce jeudi soir. Tout cela, alors que les Bourses venaient d’atteindre des sommets en novembre 2021 : le CAC 40 était monté à 7157.18 le 17 novembre, l’Euro Stoxx à 4041.49 le 16 novembre et le NASDAQ à 16573.34 le 19 novembre.
Omicron est l’élément déclencheur de plusieurs facteurs fragilisant déjà les marchés. Comme toujours les marchés boursiers craignent et se crispent en cas d’incertitude. Or ce variant les y confronte : l’efficacité des vaccins actuels face à Omicron est encore inconnue. En outre, les sphères économiques et financières voient la Covid reprendre, notamment en Europe. Les mesures sanitaires se multiplient et se durcissent dans les pays, tout particulièrement en Autriche, Belgique et Allemagne. Les nouvelles restrictions de circulations à travers le monde, la possible diminution des échanges, ce climat de 5ème vague du virus contribuent à désorganiser les chaînes d’approvisionnement et de production : assombrissant les prévisions économiques. La perspective de sortie ou au moins de stabilisation de la crise sanitaire de ces dernières semaines a été coupée nette. Il est aussi notable que les banques centrales comptaient être progressivement de moins en moins accommodantes, afin de lutter contre l’inflation. Or les banquiers centraux pourraient à nouveau être appelés à la rescousse en cas de nouvelle crise majeure. Cependant, cette fois-ci, ils seraient amenés à intervenir sous la contrainte d’une inflation déjà élevée. Ainsi, personne ne sait vraiment comment appréhender cette nouvelle vague : même les banques centrales pourraient être obligées de revoir leur stratégie.
On peut relever que les secteurs sont touchés différemment. Par exemple, le pétrole est tombé à un baril juste sous la barre des 70 dollars vendredi dernier et le secteur de l’aviation continu d’être mis en difficulté. A l’inverse, les valeurs technologiques et celles des laboratoires ont encore progressé (comme Eurofins Scientific, Pfizer ou encore Téléperformance).
Cependant, il est essentiel de rappeler que les marchés boursiers restent au-dessus de leurs performances de début d’année : le CAC 40 étant passé de 5631.33 points le 4 janvier 2021 à 6828,03 ce 2 novembre (soit une hausse d’environ 21%).
En bref
- Le CAC 40 a fermé à 6 765,52 points le 5 décembre 2021, enregistrant une baisse de -0,16 % depuis le 27 novembre 2021.
- Le S&P 500 INDEX a fermé à 4 538,43 points le 5 décembre 2021, enregistrant une baisse de -2,51% depuis le 27 novembre 2021.
- L’EURO STOXX 50 a fermé à 4 080,15 points le 5 décembre 2021, enregistrant une baisse de -0,71% depuis le 27 novembre 2021.
- Le USA Benchmark 10 ans s’élevait à 1,478% le 5 décembre 2021, enregistrant une baisse de -8,2 points de base depuis le 27 novembre 2021.
- Le DEU Benchmark 10 ans s’élevait à -0,365% le 5 décembre 2021, enregistrant une baisse de -16,1 points de base depuis le 27 novembre 2021.