Retrouvez-nous cette semaine dans une nouvelle revue de l’actu économique de la semaine passée : projet de loi de financement de la Sécurité sociale, G20 et Cop26, maintien de la politique de la BCE malgré l’inflation et l’activité M&A de l’année 2021. Bonne lecture !
News Politiques publiques, Macroéconomie, Économie internationale
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022
Mardi 26 octobre l’Assemblée Nationale votait le dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) du quinquennat qui sera mis en place en 2022. Les comptes de la sécurité sociale ont retrouvé un certain équilibre cette année avec la résorption d’un important déficit provoqué par la pandémie de covid-19. De 38,7 milliards d’euros en 2020, le déficit devrait retomber à 21 milliards d’euros en 2021, grâce notamment au ralentissement du coronavirus. On estime que la crise sanitaire aura coûté près de 33 milliards d’euros entre 2020 et 2021, et ne devrait peser plus que 5 milliards d’euros en 2022. Une accalmie qui permet au gouvernement de mettre en place les mesures annoncées dans le projet de financement de la Sécurité sociale : la gratuité de la contraception pour les femmes jusqu’à 25 ans, la prescription de lunettes sans ordonnance pour les faibles corrections ou encore le remboursement d’un plus large panel de médicaments par la Sécurité sociale.
Le projet de loi de financement a pour objectif de rééquilibrer le budget de la sécurité sociale par la mise en place de dispositions relatives aux recettes mais aussi aux dépenses. Concernant les recettes, des mesures sont prises pour simplifier les prélèvements et les rendre plus équitables : par exemple l’harmonisation du régime fiscal et social des contributions des employeurs publics à la protection sociale complémentaire. Il prévoit aussi d’améliorer les droits sociaux des travailleurs indépendants, poursuivre la mise en place d’action de lutte contre la fraude ainsi que d’harmoniser les règles relatives aux contributions pharmaceutiques. En outre, la structure des dépenses de la sécurité sociale connaîtra également quelques modifications en 2022. A commencer par la revalorisation salariale du secteur médico-social apportant ainsi satisfaction au personnel soignant qui s’était largement mobilisé pendant la crise sanitaire. Les agriculteurs se sont également fait entendre : le projet de loi comprend une amélioration de l’indemnisation des victimes professionnelles de pesticides.
Un certain nombre de mesures furent aussi votées pour résoudre la problématique du désert médical largement déplorée par une majorité de la population, notamment dans les zones rurales. En premier lieu, pour répondre au déclin de l’offre d’ophtalmologistes, la majorité LREM a fait voter une loi autorisant les orthoptistes à prescrire des lunettes et des lentilles de vue. Avec 10% des Français ne disposant pas de médecin traitant et pour pallier les difficultés d’obtenir des prescriptions de soins de kinésithérapie, la majorité a également défendu une loi permettant de faciliter l’accès direct à un kinésithérapeute via les structures de soins coordonnées. Aussi, à partir du 1er janvier 2022, le tiers payant bénéficiera d’un remboursement obligatoire des prothèses auditives, dentaires et les lunettes par son complémentaire santé. Enfin, la consultation longue santé sexuelle, jusqu’alors réservée aux mineurs, sera élargie aux hommes de moins de 25 ans et sera intégralement remboursée. Le coût de cette mesure s’élève entre 2,3 et 3,7 millions d’euros, pour 50 000 à 80 000 jeunes hommes.
G20 et COP 26
Le sommet du G20 qui s’ouvre à Rome ce samedi 30 octobre vient précéder la COP 26, qui s’ouvre dimanche à Glasgow. Pour autant, le sommet du G20 se déroule en l’absence de Xi Jinping et Vladimir Poutine. Xi Jinping ne représentera pas non plus la Chine lors de la COP 26, alors que le pays représentait 30 % des émissions globales de CO2 en 2017, selon l’Agence américaine de défense de l’environnement.
Pour autant, l’absence du président chinois est probablement liée à la présence sur place d’un représentant taïwanais, dans un contexte de tensions, notamment entre les Etats-Unis et la Chine, quant au devenir de l’île.
En 2017, Donald Trump annonçait quitter l’Accord de Paris sur le climat, avant que Joe Biden n’interrompe le processus en février 2021 pour réintégrer l’accord, en affirmant dans la volée une diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Pour autant, son Build Back Better Plan, plan de relance d’une ampleur exceptionnelle et dont une partie est censée permettre une transition énergétique américaine, fait face à des oppositions au Congrès et pourrait voir son budget ramené à 2 000 milliards de dollars (contre 3 500 initialement). Le président américain effectue par ailleurs en cette fin de semaine son second voyage à l’étranger depuis son arrivée au pouvoir.
Le G20 fait en outre office de préparatif à la COP 26, dirigée cette année par le Royaume-Uni. L’objectif annoncé pour le sommet est que chaque Etat précise les moyens concrets par lesquels il entend réduire ses émissions pour atteindre la neutralité carbone en 2050. L’absence de Xi Jinping est donc d’autant plus dommageable. Lors de la session du Conseil Environnement du 6 octobre 2021, l’Union européenne avait reconnu « l’urgence extrême » et la « nécessité d’une transition climatique juste et équitable à travers le monde », comme indiqué sur le site internet de la Commission. L’ambition climatique européenne se matérialise par le Green Deal européen, qui prévoit la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre en 2050, ainsi qu’une croissance économique indépendante des ressources polluantes.
Politique monétaire, marchés financiers
Maintien de la politique de la BCE malgré l’inflation
« Nous avons parlé inflation, inflation, inflation » a répondu Christine Lagarde, interrogée sur les sujets abordés lors du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) se tenant jeudi 28 octobre 2021. Bien que la hausse des prix accompagnant la reprise économique post-pandémie effraye certains banquiers centraux et les incitent à réduire leur soutien monétaire ou à relever leur taux, la BCE quant à elle résiste. Ainsi, à l’issue de ce conseil, les 25 membres ont décidé de maintenir toutes les mesures de soutien à l’économie en dépit de la forte augmentation de l’inflation en zone euro.
Cette inflation, qui a atteint 3,4% en septembre dans la zone euro, +4,5% en Allemagne ou encore +5,4% en Espagne pour octobre, « va continuer à augmenter cette année » reconnait la patronne de l’institution de Francfort. Cette augmentation des prix peut, tout d’abord, s’expliquer par l’ensemble des contraintes sous-jacentes à la reprise économique se traduisant par des pénuries de matériels ou encore de main d’œuvre. Par ailleurs, le prix de l’énergie tend également à contribuer à l’inflation. Dès lors, cette hausse des prix de l’énergie « pourrait réduire le pouvoir d’achat dans les mois à venir » met en garde la directrice de la BCE. Selon les prévisions de Francfort, ces moteurs inflationnistes vont se dissiper courant 2022, permettant d’exclure, pour l’heure, un quelconque emballement des salaires en répercussion des prix et la spirale inflationniste qui en découlerait.
Ainsi, contrairement à la Banque d’Angleterre ou encore la Fed, qui a notamment préparé le terrain afin d’annoncer une baisse de ses achats d’actifs, la BCE s’en tient à ses positions et maintient son cap en excluant une hausse de ses taux avant 2022. La voie vers la sortie de la crise liée au Covid-19 semble se dessiner : Christine Lagarde a confirmé la fin du programme d’achat d’actifs d’urgence face à la pandémie (PEPP) en mars 2022. Ce qui suivra ce dispositif « sera débattu en décembre » affirme la directrice. Dès lors, marqué par des divisions grandissantes, le conseil de la BCE oppose les « faucons », favorables à un resserrement monétaire, aux « colombes », qui souhaitent maintenir un cap expansif : les discussions prévues pour décembre prochain s’annoncent délicates.
En bref :
- Le CAC 40 a fermé à 6 830,34 points le 31 octobre 2021, enregistrant une hausse de +1,75% depuis le 25 octobre 2021.
- Le S&P 500 INDEX a fermé à 4 605,38 points le 31 octobre 2021, enregistrant une hausse de +0,85% depuis le 25 octobre 2021.
Deals M&A et VC
Le 28 Octobre dernier, le groupe mutualiste Covéa et la société d’investissement Exor ont annoncé un protocole d’accord pour la vente de PartnerRE, compagnie de réassurance bermudienne possédée par Exor. Après une première session de discussions menées en Mars 2020, Covéa avait finalement renoncé à l’opération d’acquisition de PartnerRE, alors que s’amorçait une longue période d’incertitude liée à la crise de la Covid. Toutefois, afin de répondre à son projet de se diversifier dans la réassurance, le mutualiste français, déjà à la tête de la Maaf, GMF ou encore MMA, s’est finalement décidé à signer un accord avec Exor. Le montant de la transaction reste le même qu’en Mars 2020, soit 9 milliards de dollars, alors même qu’il représentait l’enjeu principal de l’échec des négociations. Les deux parties entendent trouver un accord définitif avant la fin de l’année 2021 et ainsi effectuer le closing des opérations au cours de l’année 2022. Ce rachat répond à la stratégie de long terme de Covéa qui souhaite se diversifier dans la réassurance, marché qui offre des perspectives intéressantes à la suite de la crise sanitaire.
La cleantech Tallano Technologie a ouvert son capital à Mirova, Bpifrance et Véolia dans le cadre d’une levée de fonds de plus de 17 millions d’euros. Cette opération vise à accélérer le développement de Tallano, société d’ingénierie spécialisée dans le secteur des transports routiers et ferroviaires qui développe une technologie innovante permettant de réduire les sources d’émissions de particules ultra fines du secteur routier et ferroviaire. En ouvrant son capital à des acteurs majeurs de la transition environnementale, Tallano Technologie entend multiplier ses partenariats dans l’industrie du transport routier afin de mieux répondre aux enjeux majeurs de protection environnementale et de santé publique.
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